Qu’est-ce qu’une exoplanète ?
Une exoplanète est une planète qui orbite autour d’une étoile autre que le Soleil. Depuis la première détection d’une exoplanète en 1995, plus de 4000 ont été confirmées par les observations astronomiques. Les exoplanètes sont très diverses en termes de taille, de masse, de composition, de température et de distance à leur étoile. Certaines sont rocheuses comme la Terre, d’autres sont gazeuses comme Jupiter ou Neptune.
Les exoplanètes sont difficiles à observer directement, car elles sont éclipsées par la luminosité de leur étoile. Les astronomes utilisent donc des méthodes indirectes pour les détecter, comme la méthode des transits, qui consiste à mesurer la diminution de la lumière de l’étoile quand une planète passe devant elle, ou la méthode des vitesses radiales, qui consiste à mesurer le décalage Doppler du spectre de l’étoile causé par le mouvement orbital de la planète.
Comment Tess a-t-il découvert LP 791-18 d ?
Tess (Transiting Exoplanet Survey Satellite) est un télescope spatial lancé en avril 2018 par la Nasa, avec pour mission de scruter plus de 200 000 étoiles proches à la recherche de signes d’exoplanètes. Tess utilise la méthode des transits pour détecter les variations de luminosité des étoiles observées.
En analysant les données archivées du télescope Spitzer et du satellite Tess, une équipe internationale d’astronomes dirigée par des membres de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (iREx) de l’Université de Montréal a découvert l’existence d’un système planétaire autour de l’étoile LP 791-18, une naine rouge située à environ 86 années-lumière du Soleil dans la constellation méridionale de la Coupe.
Ce système comprend trois planètes : LP 791-18 b et LP 791-18 c, qui sont des mini-Neptune gazeuses, et LP 791-18 d, qui est une exoterre rocheuse. C’est cette dernière qui a attiré l’attention des chercheurs, car elle présente des caractéristiques inhabituelles.
Quelles sont les caractéristiques de LP 791-18 d ?
LP 791-18 d a un rayon et une masse comparables à ceux de la Terre, mais elle est en rotation synchrone autour de son étoile, ce qui signifie qu’elle présente toujours la même face à celle-ci. Elle se trouve juste au bord de la zone habitable, c’est-à-dire la région où la température permet l’existence d’eau liquide à la surface.
Mais ce qui rend LP 791-18 d particulièrement intéressante, c’est qu’elle pourrait être très volcanique. En effet, les données du satellite Tess suggèrent qu’elle subit des forces gravitationnelles importantes de la part de son étoile et des deux autres planètes du système. Ces forces provoquent des déformations et des frictions dans le manteau et le noyau de la planète, qui se traduisent par un dégagement de chaleur interne.
Ce phénomène est similaire à celui qui affecte Io, la plus proche des grandes lunes de Jupiter. Io est le monde le plus volcanique de notre Système solaire, avec plus de 300 volcans actifs, qui crachent du soufre et du dioxyde de soufre. Io est chauffée par les forces de marée exercées par Jupiter et les autres lunes galiléennes.
LP 791-18 d pourrait donc être une super Io, c’est-à-dire une exoplanète rocheuse et volcanique, qui émettrait des gaz et des particules dans l’espace. Ces émissions pourraient former une atmosphère ténue autour de la planète, qui serait détectable par le télescope James Webb, le successeur du télescope Hubble, qui doit être lancé en 2023.
Quel est l’intérêt de cette découverte ?
La découverte de LP 791-18 d est importante pour plusieurs raisons. D’abord, elle montre la capacité du satellite Tess à trouver des exoplanètes de plus en plus petites et proches de la taille de la Terre. Ensuite, elle révèle l’existence d’un type d’exoplanète rare et intrigant, qui pourrait nous renseigner sur les processus géologiques et thermiques qui régissent les mondes rocheux. Enfin, elle ouvre la voie à des observations futures avec le télescope James Webb, qui pourraient confirmer ou infirmer la nature volcanique de LP 791-18 d, et peut-être détecter des signes de vie.
LP 791-18 d est donc un nouveau membre du club des exoplanètes potentiellement habitables, qui comprend déjà des candidates comme Proxima b, Trappist-1 e ou TOI 700 d. Ces mondes lointains nous fascinent car ils nous rappellent notre propre planète, mais ils nous interrogent aussi sur les conditions nécessaires à l’émergence et à la persistance de la vie dans l’univers.
Source: 24matins
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