Un continent de plastique plein de vie
Le plastique est un fléau pour la plupart des espèces marines. Il peut les étouffer, les empoisonner, les blesser ou les piéger. Il peut aussi se fragmenter en microparticules qui s’infiltrent dans la chaîne alimentaire et qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des animaux et des humains.
Mais il existe un groupe d’espèces qui semble tirer profit du plastique : le neuston. Il s’agit de l’ensemble des organismes vivants qui flottent à la surface de l’eau, comme des algues, des mollusques ou des cnidaires. Ces êtres flottants se sont particulièrement bien adaptés au plastique, qui leur offre un support et une protection.
Les scientifiques ont observé que le neuston était très abondant dans le fameux continent de plastique, situé au milieu du Pacifique. Il s’agit d’une zone où les courants marins concentrent les déchets plastiques sur une surface équivalente à trois fois la France. On y trouve notamment des prédateurs spectaculaires, comme le dragon de mer bleu Glaucus ou les escargots violets Janthina.
Un dilemme écologique
Face à ce constat, certains scientifiques s’interrogent sur l’opportunité de nettoyer les océans du plastique. Ils craignent que cette opération ne mette en danger le neuston et l’écosystème qu’il a créé. “Ces projets pourraient priver le monde d’un écosystème entier que nous ne comprenons pas et que nous ne pourrons peut-être jamais récupérer”, a ainsi déclaré l’écologue américaine Rebecca Helm dans le journal The Atlantic.
D’autres scientifiques, au contraire, estiment qu’il faut retirer le plastique des océans, car il représente une menace pour la biodiversité. Ils soulignent que le continent de plastique est un lieu de mélange inédit entre des espèces venant des côtes et des espèces de haute mer. Ce brassage peut entraîner des conséquences imprévisibles, comme l’introduction de virus, la perturbation des pêcheries ou le déséquilibre des écosystèmes.
Une solution globale
Pour résoudre ce dilemme écologique, il faudrait sans doute adopter une approche globale et nuancée. Il ne s’agit pas de retirer tout le plastique des océans, ni de le laisser sans contrôle. Il faudrait plutôt identifier les zones où le plastique est le plus nuisible ou le plus utile pour la vie marine, et agir en conséquence.
Mais surtout, il faudrait réduire la production et la consommation de plastique à la source, afin d’éviter qu’il ne finisse dans les océans. C’est l’objectif du Traité contre la pollution plastique, qui est actuellement en discussion à Paris entre 175 pays. Ce traité vise à limiter l’utilisation du plastique jetable, à favoriser son recyclage et à responsabiliser les acteurs économiques.
Le plastique dans les océans est un problème complexe, qui nécessite une prise de conscience collective et une action coordonnée. Il en va de la préservation de notre planète et de ses richesses.
N’hésitez pas à lire nos articles sur les découvertes naturelles.