Qu’est-ce que la fièvre hémorragique du Crimée-Congo ?
La FHCC est causée par un virus appartenant à la famille des Bunyaviridae. Elle se transmet par la morsure de tiques infectées du genre Hyalomma, qui se nourrissent du sang des animaux domestiques ou sauvages. Les humains peuvent également contracter le virus en entrant en contact avec le sang ou les organes d’animaux infectés, ou avec des fluides corporels de personnes malades.
Les symptômes de la FHCC apparaissent généralement entre 1 et 13 jours après l’exposition au virus. Ils comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, des nausées, des vomissements et de la diarrhée. Dans les cas graves, la maladie peut entraîner des saignements internes ou externes, une insuffisance rénale, une insuffisance hépatique et un choc hémorragique. Le taux de mortalité varie entre 10 et 40 % selon les régions.
Il n’existe pas de vaccin ni de traitement spécifique contre la FHCC. La prise en charge repose sur le soutien des fonctions vitales et la prévention des complications. La prévention consiste à éviter les piqûres de tiques en portant des vêtements couvrants et en utilisant des répulsifs, à manipuler avec précaution les animaux potentiellement infectés et à respecter les mesures d’hygiène et d’isolement en cas de contact avec une personne malade.
Comment le changement climatique favorise-t-il l’expansion de la FHCC ?
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Université Paris-Saclay, le changement climatique pourrait modifier la répartition géographique des tiques vectrices de la FHCC. En effet, ces tiques sont sensibles aux variations de température et d’humidité, qui influencent leur cycle de vie, leur activité et leur survie.
Les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique pour simuler l’évolution du risque d’exposition à la FHCC en fonction de différents scénarios climatiques à l’horizon 2050. Ils ont pris en compte les données actuelles sur la présence des tiques et du virus dans le monde, ainsi que les facteurs environnementaux et socio-économiques susceptibles d’influencer leur propagation.
Les résultats montrent que le réchauffement climatique pourrait entraîner une augmentation du nombre de régions propices à l’établissement des tiques vectrices de la FHCC, notamment en Europe occidentale. La France pourrait ainsi voir apparaître des foyers endémiques de cette maladie dans certaines zones rurales ou périurbaines où cohabitent des animaux domestiques et sauvages susceptibles d’héberger les tiques.
Quels sont les risques pour la santé publique ?
L’arrivée potentielle de la FHCC en France représente un défi pour les autorités sanitaires et les professionnels de santé. Il faudra être capable de détecter rapidement les cas suspects, de confirmer le diagnostic, de mettre en place les mesures de contrôle et de surveillance, et de sensibiliser la population aux moyens de prévention.
La FHCC est une maladie à déclaration obligatoire en France depuis 2018. Elle fait partie des maladies à potentiel épidémique qui nécessitent une vigilance accrue. En cas de suspicion, les prélèvements doivent être envoyés au Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales, situé à l’Institut Pasteur, pour confirmation et identification du virus.
La FHCC est également une maladie à risque biologique élevé, qui requiert des mesures de protection spécifiques pour éviter la contamination du personnel soignant ou des contacts. Les patients doivent être pris en charge dans des unités dédiées, équipées de dispositifs de confinement et de filtration de l’air. Le port d’une tenue étanche, de gants, d’un masque et de lunettes est obligatoire pour toute personne entrant en contact avec un malade ou son environnement.
La FHCC est enfin une maladie émergente, qui peut évoluer en fonction des changements environnementaux et socio-économiques. Il est donc important de renforcer la surveillance épidémiologique et entomologique, de développer la recherche sur le virus et ses vecteurs, et de favoriser la coopération internationale pour prévenir et contrôler les épidémies.
La fièvre hémorragique du Crimée-Congo est une maladie virale grave, transmise par les tiques, qui pourrait se propager en France à cause du changement climatique. Il s’agit d’un enjeu majeur pour la santé publique, qui nécessite une vigilance et une préparation adaptées. La prévention repose sur l’évitement des piqûres de tiques, la manipulation prudente des animaux infectés et le respect des mesures d’hygiène et d’isolement. La détection précoce des cas suspects, la confirmation du diagnostic, la prise en charge appropriée des patients et la surveillance épidémiologique sont également essentielles pour limiter le risque d’épidémie.